
C’est la nuit qu’on sent le plus le parfum et l’arome de la privation qui maudit nos lits et notre sommeil.
Seul le silence réveille une subconscience qu’on a réussi à neutraliser le jour.
Seul le lit par ses caresses et provocations réveille les tentations secrètes.
Seulement la nuit tu feras la cour à une feuille vierge et un stylo, seulement la nuit.
Un cœur qui bat plus fort, une main qui tremble, le mercure qui monte…
J’étouffe, j’étouffe… de l’air
Je brûle… de l’eau
Ou des mots… Seulement des mots…
Les uns passerons cet état en faisons l’amour, les autres en faisons la haine,
Certains, biens dressés, retrouverons rapidement leur sommeil, il changerons seulement le coté sur lequel il étaient allongé.
Cette nuit un fantôme ou ce qu’il en reste se lève en flammes, supplie un stylo d’exténuer son incendie, de n’en laisser qu’une cendre de mots, il n’est pas le seul a avoir ces symptômes, c’est une épidémie qu’on a pas voulu combattre, une maladie qu’on préfère avoir .
Et il agresse la nuit, il veut qu’elle porte son enfant, lui qui obligeait sa femme à prendre la pilule parce qu’il n’avait pas ‘les moyens pour faire grandir un enfant’.
Il agresse la nuit en pénétrant sa rage, ses mots la traversent et les phrases grandissent dans son calme.
Et il écrit ses cris en silence, il organise son armée de lettre et …
« Que suis-je devenue, qu’avais je fais de l’humain que j’étais, attendant la miséricorde d’une feuille. Faisant attendre d’autres, tel des mammifères qui se masturbent attendant l’orgasme, attendant un bout de critique, un texte se moquant du régime, une insulte ou une injure, excités par un bout de ‘liberté’ obsédés de ce qu’on leurs a caché.
Je me soule comme toute les nuits avec des textes … je réclame a mon lit ma liberté… je combat dans la nuit, armé de mon pyjama et un clavier, ‘les méchants’ du monde …
En regardant ma femme qui dort alors qu’elle a porté sa plus belle nuisette, en draguant cette feuille qui me déteste, qui me refuse…»
Et il retrouve Morphée.
Seule la nuit peut accueillir ces fantômes.
Elle seule peut les habituer à vivre avec leurs anomalies.